
Quelle finance face à un monde en crise et sous contraintes ?
Face aux défis climatiques et environnementaux, la finance doit désormais faire peau neuve. La formation des différents acteurs de la finance devient un enjeu majeur et décisif.
En qualité de Think Tank, « The Shift Project » propose des pistes concrètes pour intégrer les enjeux écologiques dans les formations en finance, élaborées avec des enseignants et des professionnels du secteur.
Dans une démarche prospective, « The Shift Project » présente l’un de ses derniers rapport « ClimatSup Finance – Former pour une finance au service de la transition » (rapport complet) qui passe en revue 12 évolutions potentielles de la finance à anticiper sous l’effet des crises engendrées par l’urgence écologique.
Un changement de certaines pratiques économico-financières et des réglementations renforcées sont à prendre en considération, à savoir
-
Le recours aux investissements publics et à la garantie publique pour financer la transition écologique soit par la coordination de l’action des banques centrales et des banques publiques d’investissement, soit par la monétisation de la dette publique, soit par l’annulation d’une partie de la dette publique ;
-
Une évolution des missions des banques centrales en faveur du financement de la transition écologique, par exemple en intégrant le principe de double matérialité à leur doctrine (révision de la politique de collatéral, réorientation du quantitative easing, changement de sa politique macro et micro prudentielle…) ;
-
L’injection de monnaie libre dans l’économie, via le rachat d’obligations de banques par la Banque centrale sans demande de remboursement ;
-
L’arrêt de la focalisation sur l’objectif de croissance du PIB et les changements de pratiques engendrés par le risque de récessions à répétition ;
-
Une évolution des régimes des changes et de l’inflation en raison d’un monde de plus en plus volatile avec des flux physiques qui se démondialisent et ralentissent ;
-
Le développement d’une taxonomie brune, avec une norme européenne interdisant d’investir dans des secteurs considérés comme préjudiciables à l’environnement ;
-
L’évolution de la réglementation prudentielle de Bâle III pour introduire des contraintes quantitatives et qualitatives sur les portefeuilles et les fonds propres des banques, afin qu’elles limitent les risques climatiques ou sur la biodiversité ;
-
La mise en place d’une politique de gestion de l’échouage d’actifs carbonés pour rediriger les flux vers des activités soutenables ;
-
La généralisation de méthodes permettant de prendre en compte les impacts écologiques, par exemple la comptabilité en triple capital (financier, humain, environnemental) sous l’effet d’évolutions normatives ;
-
L’intégration des risques écologiques au cœur des pratiques des banques et des assurances afin de se prémunir au mieux contre les risques physiques et surmonter les poches d’inassurabilité ;
-
La prise en compte des risques climatiques physiques, de transition et de responsabilité dans le devoir fiduciaire, permettant au gestionnaire d’actifs de prioriser les enjeux écologiques à la rentabilité court-terme des placements ;
-
L’orientation de l’épargne des particuliers vers le financement de la transition énergétique et écologique ;